L’isard, acrobate des Pyrénées

L’Isard, également connu sous le nom d’Izard, est l’animal emblématique des Pyrénées. Très présent dans l’imaginaire collectif pyrénéen, il incarne l’idéal de l’alpiniste. Symbole du Parc National des Pyrénées, ce cousin du Chamois, rapide et extrêmement agile peut-être aperçu dans nos montagnes béarnaises et basques.

L’Isard est un mammifère, ongulé (qui marche sur ses ongles) et ruminant. A l’instar de la vache, l’Isard doit remastiquer les aliments qu’il a déjà ingéré. Appartenant à la famille des bovidé, il possède des cornes recourbées qui poussent tout au long de sa vie. Enfin, il tire son origine de la tribu des Rupicaprini qui signifie littéralement « chèvre des rochers ».

L’isard est une espèce à part entière. Plus léger que son cousin le Chamois des Alpes, il en diffère par son pelage d’été plus roux et son pelage d’hiver plus clair agrémenté d’un collier de poils noirs au niveau du cou (l’écharpe noire des oreilles aux membres antérieurs).

Animal montagnard par excellence, il a toutes les aptitudes pour vivre en altitude. Pour pallier le manque d’oxygène, l’Isard dispose d’un cœur très volumineux au regard de sa taille, d’un sang très riche en globules rouges, et de poumons fortement développés. Tous ces éléments permettent une oxygénation rapide pendant l’effort. Ainsi, l’Isard poursuivi peut réaliser des pointes de vitesse dans des pentes abruptes et à fort dénivelée. Il est également doté de sabots incurvés, caoutchouteux aux bords tranchants pour adhérer aux rochers, sur les pentes raides et les sols gelés.

Herbivore, il se nourrit essentiellement de plantes herbacées, de jeunes pousses de bourgeons, et l’hiver d’aiguilles de conifères, de feuilles sèches et de lichens.

Il vit surtout au-dessus de la limite des arbres, en zone d’éboulis et de pelouses. En hiver il descend en forêt ou sur les pentes où il y a moins de neige.

Animal grégaire, il vit en hardes souvent sous la conduite d’une femelle. La cellule sociale de base est constituée de la mère et de son cabri. La harde regroupe plusieurs cellules sociales de base.

Les mâles adultes vivent en solitaires. Ils ne rejoignent les hardes que pendant le rut qui se déroule de la mi-novembre à la mi-décembre. Les boucs ne doivent pas rater le bon moment, car les femelles ne sont réceptives qu’1 à 2 jours toutes les 3 semaines pendant la période de reproduction. La gestation dure 23 semaines et amène les naissances à partir du mois de mai. Les jeunes de l’année ne seront sevrés qu’au bout de 6 mois soit en novembre. Le plus souvent 1 chevreau/an par femelle âgée de 3 à 13 ans environ. Exceptionnellement 2 chevreaux.

Le jeune de l’année est appelé chevreau ou cabri, dans sa deuxième année éterle pour les femelles et éterlou pour les mâles, puis chèvre ou bouc lors de la troisième année.

Aujourd’hui abondant, l’Isard a failli disparaitre des Pyrénées dans les années 1960 notamment à cause du braconnage. L’espèce a pu être sauvée grâce à la création de grandes réserves de chasse comme celle du pic du Midi d’Ossau et en 1967 du Parc National des Pyrénées où l’espèce est protégée et surveillée. Actuellement, on estime la population pyrénéenne à plus de 30 000 individus, répartis des Pyrénées-Atlantiques aux Pyrénées-Orientales. Dans les PA, l’Isard est présent de la vallée de l’Ouzoum à l’est, à Iraty et aux massif des Escaliers à l’Ouest.

Depuis plusieurs années, un programme de réintroduction a permis de réimplanter des isards dans les montagnes du Pays basque. Les isards reviennent peu à peu dans le massif des escaliers, entre le Pays de Cize et la Soule, grâce à une campagne de réintroduction menée par la Fédération départementale de chasse. Capturés dans les vallées d’Aspe et d’Ossau, ces isards des Pyrénées sont progressivement réintroduits. Ils sont au nombre de 52 en 2023. La réintroduction des isards dans les montagnes basques est une initiative essentielle menée par la Fédération des chasseurs des Pyrénées-Atlantiques. Ce projet vise à restaurer la biodiversité et l’écosystème de la région. La Fédération des chasseurs s’engage à protéger cette espèce en réintroduisant des populations d’isards dans leur habitat naturel. Cette action contribuera à préserver la diversité écologique des montagnes basques et à sensibiliser la communauté locale à l’importance de la conservation de la faune.

L’espèce n’est plus menacée, néanmoins, les Isards sont soumis aux difficiles conditions de vie dues à leur milieux et une certaine mortalité existe : avalanches, dérochages, chutes de pierres, éboulements, et raréfaction de la nourriture à cause de la neige et du gel.

On peut également impacter quelques décès à la prédation de l’Aigle royal, des Renards, des chiens errants, et plus rarement de l’Ours et des loups. Les individus prédatés sont le plus souvent les jeunes de l’année. Certaines années, tous les jeunes cabris peuvent ainsi disparaître, ces années noires sont compensées par les bons résultats des années peu enneigées.

Enfin, les Isards sont des animaux sensibles aux épidémies telles la kérato-conjonctivite et la pestivirose qui ont occasionné des pertes de 20 à 30% dans certaines populations.

Agenda des animations 2024

La Fédération Départementale des Chasseurs des Pyrénées-Atlantiques  offre une pléthore d’animations nature passionnantes, orchestrées avec expertise par notre animateur nature, Luc Tillard. Avec une connaissance intime de la faune et de la flore locales, Luc guide les participants à travers des expériences inoubliables au cœur de la nature du Béarn et du Pays Basque

Ces animations nature sont ouvertes à tous, que vous soyez entre amis ou en famille.

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