Faune sauvage des Pyrénées-Atlantiques : la Perdrix rouge
La Perdrix rouge (Alectoris rufa), est un petit gallinacé qui se distingue par son plumage coloré et son comportement grégaire. Plus imposante que la Perdrix grise, elle arbore une tête quadricolore remarquable : bec et cercle orbital rouge corail chez les adultes, joues et gorge blanches bordées de noir, et une calotte terreuse encadrée de deux bandes blanches. Son corps présente une poitrine gris clair, un ventre brun roussâtre et des flancs ornés de barres verticales distinctes.
Il n’existe pas de dimorphisme sexuel chez l’espèce.



Habitat et répartition dans les Pyrénées-Atlantiques
La Perdrix rouge affectionne les milieux secs et ensoleillés, ouverts ou semi-ouverts, tels que les landes, les prairies sèches, les cultures et les friches. Dans les Pyrénées-Atlantiques, on la retrouve principalement dans les zones de plaine et de piémonts, où les paysages mosaïqués de cultures et de rares haies lui offrent un habitat idéal.
Elle évite les forêts denses et les zones humides, préférant les terrains découverts qui lui permettent de repérer aisément les prédateurs. Les densités varient en fonction de la richesse de son milieu entre 5 et 10 couples aux 100 Ha.
Comportement et reproduction

Espèce grégaire en dehors de la période de reproduction, la Perdrix rouge forme des compagnies pouvant compter plusieurs dizaines d’individus en hiver.
À l’approche du printemps, entre février et avril, les couples se forment et établissent leur territoire. Le nid, une simple dépression d’une vingtaine de centimètre de diamètre, est établi au sol, dissimulée sous un buisson en général, accueille une ponte pouvant atteindre une vingtaine d’œufs. Les deux parents se partagent l’incubation durant environ 24 jours.
En cas d’échec il peut y avoir une ponte de remplacement. Les poussins, nidifuges, quittent rapidement le nid et sont accompagnés par les adultes jusqu’à l’hiver suivant.
Alimentation
Généralement opportuniste, la Perdrix rouge se nourrit principalement de feuilles, graines et fruits. Toutefois, durant l’élevage des jeunes, les insectes, notamment les fourmis et les sauterelles, constituent une part importante de leur régime alimentaire.
Cette dépendance aux insectes rend les jeunes vulnérables lors des étés humides, lorsque les populations d’invertébrés sont moins abondantes.



Conservation et menaces
Bien que la Perdrix rouge ne soit pas actuellement considérée comme menacée, elle fait face à plusieurs défis dans les Pyrénées-Atlantiques. La fragmentation de son habitat due à l’intensification agricole et à l’urbanisation en plaine réduit les zones propices à sa nidification et à son alimentation. De plus, les prélèvements cynégétiques doivent être gérés de manière durable pour assurer la pérennité des populations locales.
Des efforts de conservation, incluant la préservation des habitats naturels et la régulation de la chasse, sont essentiels pour maintenir des populations saines de Perdrix rouge dans la région.
A ce jour, plusieurs programmes de réintroduction sont en cours sur des territoires de notre département. Le but étant de réintroduire des oiseaux de bonnes qualités génétiques à partir de parcs de pré lâchers et d’oiseaux de rappel afin de fixer les oiseaux sur le secteur. En amont, des travaux d’aménagement du territoire sont entrepris afin de recréer, dans les endroits où elle a disparu, cette mosaïque de territoire alternant un milieu ouvert et un milieu fermé. La mise en place d’agrainoirs permet un apport de nourriture en hiver, période sensible pour les adultes. Un suivi de prédateurs est aussi mis en place et bien sûr la chasse de l’espèce est fermée. L’Association des chasseurs de Garazi avec leur partenaire, le syndicat de Cize, ont développé un tel projet sur le secteur du d’ Elhorta près du pic de Behorleguy. L’ACCA de Saint Etienne de Baigorry en partenariat avec le Syndicat de la vallée des Aldudes sur le secteur de Toki Lepo et Beletxi ont eux aussi lancé un tel projet.
En conclusion, la Perdrix rouge est une espèce, dont la présence est intimement liée à la qualité et à la diversité des habitats ouverts de la région. Sa conservation passe par une gestion équilibrée des paysages ruraux et une attention particulière aux pressions anthropiques qui pèsent sur ses populations.