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FDC64
08
Jan

La fédération de chasse explique pourquoi les sangliers causent des dégâts en vallée d’Aspe

Source: La République des Pyrénées

Avec Marina Mergey-Barbe, chercheur en éco-éthologie et chargée de mission à la Fédération Départementale des Chasseurs 64

La férération de chasse a équipé une trentaine de sangliers de collier GPS pour suivre leurs déplacements en vallée d’Aspe.

La fédération de chasse a mené une étude sur les déplacements des sangliers en haute vallée d’Aspe. L’objectif était de cerner les comportements de ces animaux afin d’envisager des solutions quant à leur régulation.

Depuis plusieurs décennies, les sangliers causent de sérieux dégâts et génèrent des conflits sociaux en haute vallée d’Aspe. Afin de déterminer les origines de cette problématique grandissante, la fédération de chasse a analysé les déplacements de ces animaux sauvages. L’éco-éthologue Marina Mergey-Barbe présentera au public les résultats de ce travail lors d’une conférence organisée à la villa Bedat ce mercredi 10 janvier à 17h. En amont de ce rendez-vous proposé par l’association Trait d’union, la spécialiste dévoile les premiers enseignements de cette étude

Entre 2020 et 2022, la fédération de chasse a ainsi suivi les mouvements d’une trentaine de sangliers, entre Urdos et la frontière espagnole, qu’elle avait préalablement équipés de collier GPS. En journée, des relevés de position étaient effectués chaque heure, tandis que la nuit ils se faisaient toutes les 5 minutes. Cette opération a permis d’accumuler 150 000 points de localisation sur un territoire montagneux, un contexte peu étudié chez le sanglier.

Des individus bien implantés

« L’idée de ces recherches était de comprendre leur comportement et d’apporter des éléments scientifiques permettant de faire la part des choses entre la culture populaire et la réalité », explique Marina Mergey-Barbe, chargée de projets environnementaux et développement auprès de la fédération de chasse.

Première constatation, la plupart des sangliers réside sur le secteur. « Alors que dans les vallées, on entendait que des animaux étaient prêts à effectuer 40km dans la nuit pour se nourrir dans les zones chassables avant de retourner se réfugier dans le parc national des Pyrénées ou en Espagne », retrace l’éco-éthologue. En moyenne, les suidés suivis ont parcouru entre 5 et 7 km par jour. Ce trajet ne correspond pas à un rayon d’action car les bêtes se déplacent bien souvent en tournant sur elles-mêmes. Seul un tiers des individus observés s’est déplacé de façon saisonnière en fonction de la nourriture disponible. Après avoir sévi en zone chassable, ils montent ainsi en estives en avril-mai où ils ravagent les pelouses des pâturages pour trouver des bulbes ou des vers.

Des zones difficiles à chasser

Ils sont toutefois capables d’effectuer 7 ou 8 km pour se mettre à l’abri d’une battue ou d’un écobuage et de revenir deux jours après sur leur territoire. « Ils ont une très bonne connaissance du paysage », souligne Marina Mergey-Barbe.

L’étude montre également que le phénomène a pour causes plusieurs facteurs combinés. L’importante population de sanglier présente du côté espagnol constitue l’un d’entre eux. « Pour autant, il est difficile d’évaluer sa part. Nous ne connaissons pas le pourcentage de bêtes qui proviennent d’Espagne », prévient la scientifique. Le suivi fait également apparaître que les sangliers se cachent sur un territoire « extrêmement difficile à chasser » car comprenant des zones très pentues et escarpées. « Certains endroits sont quasiment impossibles d’accès même pour les chiens de chasse, notamment celles situées en bordure du parc national. Les sangliers qui sont plus agiles que les isards, le savent bien », souligne l’experte. De quoi exonérer un tant soit peu les chasseurs, pointés du doigt par certains pour leur manque de résultats en termes de prélèvement.

Mortalité juvénile en chute

Le réchauffement climatique joue également un rôle important. En effet, les hivers doux ne mettent plus à mal les portées des laies lors de cette saison. « La mortalité juvénile qui permettait une régulation naturelle, est en chute libre », constate la chercheuse.

Les conclusions préconisent donc de maintenir la pression de chasse. Ce qui n’est pas une mince affaire avec une population de chasseurs vieillissante et la topographie des lieux. En parallèle, le parc national des Pyrénées va maintenir les tirs de régulation et recourir à des piégeages dans sa zone cœur.

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