Le Cerf élaphe
Le Cerf élaphe est un ongulé de la famille des cervidés. Cet herbivore ruminant est à l’origine un animal des steppes qui s’est adapté au milieu forestier pour fuir les premiers peuples de chasseurs – cueilleurs. Aujourd’hui on retrouve cette espèce sur plus de la moitié du territoire français avec toujours une préférence pour les grands massifs forestiers mais en phase de colonisation des milieux semi-ouverts et des alpages d’altitudes. Son expansion est limitée à un trop fort enneigement (50 cm de neige) et à l’absence totale d’eau.
D’un poids de 120 à 250 kg pour les mâles et de 60 à 130 kg pour les femelles, le Cerf est le plus grand mammifère des forêts françaises. Il préférentiellement des herbacées ainsi que des végétaux ligneux et semi-ligneux comme les ronces, le lierre, les framboisiers, les myrtilliers, et de jeunes pousses d’arbres. Il peut occasionnellement se nourrir de cultures agricoles et occasionner des dégâts dans les champs de céréales et de colza. L’hiver, lorsque la nourriture se fait rare, le Cerf va jeter son dévolu sur les écorces d’arbres.
Son poids varie selon la qualité du milieu de vie, la densité des populations, et selon la période de l’année. Un hiver rude peut entraîner une perte de poids de 10 à 15 % chez les deux sexes, le mâle peut perdre jusqu’à 20 % de son poids pendant le brame et la femelle jusqu’à 15 % de son poids pendant la période d’allaitement. Les activités physiques également, notamment la course et les bonds, montrent qu’en l’absence de prédateurs, les cerfs se déplacent moins et peuvent prendre plus de poids.
C’est un animal grégaire qui vit en groupes matriarcaux appelés hardes. Le mâle vit seul ou en petits groupe à l’écart des hardes, sauf à l’automne au moment du rut. A cette période, un seul mâle peut être accompagné d’une harde qui peut compter jusqu’à soixante biches. La cellule de base est matriarcale avec un groupe composé de la Biche, le jeune de l’année, et celui de l’année suivante. La Biche ne quitte son faon que pour aller brouter.
Le faon désigne le jeune de l’année jusqu’à ses 6 mois et la perte de son pelage brun clair tacheté de blanc. La jeune femelle gardera ce nom jusqu’à ses 12 mois pour devenir une bichette puis une biche au bout de 2 ans. Le jeune mâle deviendra hère de ses 6 mois à ses 12 mois, puis daguet et enfin cerf coiffé lorsqu’il arborera des bois ramifiés. Seuls les mâles portent des bois qu’ils perdent en fin d’hiver et renouvellent au printemps. Les premiers bois apparaissent vers l’âge d’un an et leur taille augmente à chaque repousse pour atteindre leur apogée vers l’âge de 8 à 10 ans. Ensuite, la ramure régressera, on dit que le cerf ravale. Les bois sont à leur optimum pour le brame du Cerf, période de reproduction de l’espèce.
De septembre à mi-octobre le rut est caractérisé par le brame du cerf, un cri rauque s’apparentant à un rugissement ou un mugissement, qui peut s’entendre à plusieurs kilomètres et qui a pour fonction d’avertir les femelles prêtes à être fécondées mais aussi à intimider les potentiels concurrents. A ce moment-là, les mâles deviennent très agressifs et défient leurs adversaires dans des combats violents qui parfois mènent à la mort d’un individus. Pendant cette courte période, les mâles les plus forts vont chercher à se reproduire avec le plus de femelles. Certains mâles plus faibles parviendront à féconder quelques biches quand le mâle dominant aura le dos tourné.
Les biches mettront bas environ 8 mois plus tard d’un faon, exceptionnellement deux, au printemps.
À Iraty, l’automne venu, la forêt retentit d’un cri rauque et puissant. C’est le brame du cerf. Venez découvrir en compagnie de l’animateur de la fédération cet étonnant spectacle se déroulant au massif des escaliers.