Le grand tétras dans les Pyrénées-Atlantiques
Le Grand tétras (Tetrao Urogallus), appelé aussi Coq de bruyère, se caractérise par un bec fort, et une caroncule rouge vif, très visible au-dessus de l’œil. Son dos est noir, ses ailes brunes avec une tache blanche, son poitrail d’un vert bleu brillant. Sa queue, qui s’arrondit à la parade comme celle du dindon, est constituée de grandes plumes noires parsemées de taches blanches. Il pèse entre 2,5 kg et 5 kg pour les mâles, pour une envergure qui peut aller jusqu’à 130 cm. La femelle est plus terne comme chez tous les galliformes, dans des tons fauves striés de noir, ce qui la rend invisible au sol lorsqu’elle couve ses œufs ou ses poussins.
Les populations présentes dans les Pyrénées appartiennent à une sous-espèce particulière : Tetrao urogallus aquitanicus.
Conservation du grand tétras dans le massif pyrénéen
La Fédération des Chasseurs des Pyrénées-Atlantiques (FDC 64) joue un rôle actif dans la conservation de cet oiseau emblématique de la région, en participant à des actions de protection et de gestion de ses habitats. Les efforts incluent des travaux pour restaurer les milieux naturels, afin de maintenir une disponibilité alimentaire adéquate pour les jeunes oiseaux. Ces actions visent notamment à lutter contre l’envahissement des pelouses alpines par les genévriers et rhododendrons.
Améliorer la qualité de l’habitat de reproduction du grand tétras
Ces travaux sont menés depuis le milieu des années 90 dans l’optique d’améliorer la qualité de l’habitat de reproduction du Grand tétras et de la Perdrix grise de montagne (Perdix perdix hispaniensis), afin de garantir une disponibilité alimentaire suffisante pour les jeunes oiseaux (ces derniers se nourrissant essentiellement d’insectes dans les 3 premières semaines après l’éclosion), tout en prenant en considération l’impératif de maintien d’un potentiel fourrager suffisant de l’estive, pour le berger et son troupeau.
En 2024 les travaux de remise en valeur des milieux ont été réalisés sur la commune de Sarrance, au col d’Alaman.
Le GIC Montagne a proposé de mener pendant une semaine une opération de broyage à l’aide d’un chenillard télécommandé. La zone a été traitée en mosaïque (alternance de zones ouvertes et de zones fermées) car envahie par la bruyère, la callune, les genévriers et rhododendrons.
Les travaux ont été réalisés par l’entreprise « 3D Pyrénées » à l’aide de deux chenillards télécommandés équipés de broyeurs forestiers. Les machines (900 Kg pièce) ont pu être acheminées par hélicoptère. Les possibilités d’un tel engin sont impressionnantes et d’une efficacité redoutable.
Les chasseurs de Sarrance, en partenariat avec les élus locaux et d’autres acteurs, se sont aussi engagés dans la mise en œuvre de ces travaux en participant au prêt de cabanes et au développement de la logistique.
Suivi du grand tétras dans les Pyrénées-Atlantiques
Par la suite, deux types de suivi sont réalisés :
– le comptage des mâles chanteurs pour le Grand tétras, réalisé au printemps
– le suivi du succès de la reproduction (évalué à l’aide de chiens d’arrêt en été) pour les deux espèces de galliformes (tétras et perdrix)..
Protection du grand tétras dans les montagnes des Pyrénées-Atlantiques
La Fédération des Chasseurs du 64 joue un rôle essentiel dans la préservation du grand tétras, oiseau emblématique des forêts de montagne des Pyrénées-Atlantiques.
D’autres mesures concernent la réduction des risques de mortalité par collision avec des infrastructures humaines, telles que les câbles de remontées mécaniques ou certaines clôtures. Le balisage de zones de quiétude hivernales permet également de réduire le dérangement du Grand tétras en période sensible.
Ces balisages ont été installés depuis 2016 sur la zone de la Pierre Saint-Martin, afin de faire cohabiter la pratique des activités de montagne avec la nécessité de quiétude hivernale du Grand coq des Pyrénées.
Dans les Pyrénées-Atlantiques, le Grand tétras fait l’objet d’une gestion concertée associant les chasseurs, les élus, les éleveurs, ainsi que d’autres partenaires et utilisateurs de la montagne. Tous partagent l’objectif commun de garantir un équilibre entre les activités humaines et la conservation des milieux naturels qui abritent cette espèce patrimoniale.
Ainsi, comme elle l’a fait depuis 30 ans, la Fédération des Chasseurs poursuit sa mobilisation en faveur du Grand tétras, en dépit du moratoire qui interdit sa chasse pendant 5 ans.